Témoignage intéressant de la biochimiste de formation Virgine Bagouet, qui a travaillé plusieurs années pour Impact Magazine (une revue à destination des médecins généralistes). Elle a particulièrement étudié deux médicaments produits par les laboratoires Servier : le Médiator et le Protélos. Elle raconte sur RMC les petits ennuis qu’elle a connu suite à la rédaction d’articles pas franchement élogieux pour ces deux médicaments.
C’est simple, sur le Médiator, on nous a rapidement interdit d’enquêter, puis même d’écrire. Je me suis aperçue très vite que la directrice de la rédaction faisait modifier tous mes articles. Mais c’est avec le Protélos que j’ai eu les pires ennuis. J’ai su que mes articles étaient directement envoyés chez Servier. Puis je les voyais revenir modifiés, et ils étaient publiés sous une autre signature. Je me souviens d’un article précis dont la moitié avait carrément été refaite par Servier, avec des termes élogieux et un vocabulaire marketing qui ne laissait aucune place à la vérité. Evidemment, j’ai rapidement demandé à ma directrice de la rédaction des explications. La réponse a été courte et claire : « Servier est content… » ».
« Pour résumer, le journal ne pouvait pas se permettre de rentrer en conflit avec le groupe pharmaceutique. J’ai également en mémoire un article sur les effets secondaires du Protélos que j’avais écrit. A la suite de sa publication, Servier avait suspendu sa publicité dans le magazine pendant 6 mois. On me mettait la pression en me disant que je mettais en danger la survie du journal. On me disait : « Tu as 70 emplois entre tes mains. Tu veux les mettre en péril ? »
« Pour résumer, le journal ne pouvait pas se permettre de rentrer en conflit avec le groupe pharmaceutique. J’ai également en mémoire un article sur les effets secondaires du Protélos que j’avais écrit. A la suite de sa publication, Servier avait suspendu sa publicité dans le magazine pendant 6 mois. On me mettait la pression en me disant que je mettais en danger la survie du journal. On me disait : « Tu as 70 emplois entre tes mains. Tu veux les mettre en péril ? »
Source : contre-info.com
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