« L'expression la plus simple du nationalisme est la défense de la Terre et du Sang.
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Alors le nationalisme étend cette vision de la famille à son peuple et celui de son habitat à sa nation ! »

jeudi 5 avril 2012

Les cosmopolites veulent expulser Franco de son mausolée !


Dans la série : Le printemps est arrivé : Reprise des expulsions.

Que faire du mausolée de Franco, le Valle de los Caidos? Un "symbole de l’impunité" selon les victimes du franquisme. A l'initiative de José Luis Zapatero, une Commission préconise de rendre à sa famille la dépouille du Caudillo. Le futur chef du gouvernement, Mariano Rajoy, suivra-t-il ces recommandations?


Le gigantesque mausolée, qui abrite les restes de Francisco Franco, projette son ombre imposante sur une vallée du Nord-Est de Madrid. Sous le monument, les ossements de près de 34.000 personnes (15.000 n’ont pas été identifiées), républicains et franquistes confondus, reposent dans des fosses communes. Que faire du Valle de los Caídos ?

Epineuse question dans un pays qui se hérisse, dès que l’on touche à la mémoire historique. Le dernier "monument d’exaltation du fascisme en Europe", selon les associations de victimes du franquisme, constitue "le plus grand symbole de l’impunité" des crimes de la dictature franquiste.


Le mausolée est un lieu de pèlerinage des nostalgiques du règne du Caudillo, mêlés à la foule de touristes.

Depuis plusieurs années, les associations de victimes demandent que les restes de Franco soient évacués du mausolée et que leurs parents tombés pendant la guerre civile sous les balles franquistes, soient exhumés eux aussi, et enterrés dans un caveau familial ou dans le cimetière de leurs villages.

On aurait préféré comme accompagnement musical autre chose que le sempiternel boléro de Ravel


Symbole de division

Le Gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero a donc nommé en mai dernier une commission d’experts chargée de formuler des recommandations sur l’avenir du monument, pour le Valle de los Caidos devienne un symbole de concorde et non plus de division. La commission a rendu hier ses conclusions. Elle préconise, notamment:

  • L'exhumation de la tombe de Franco et remise de ses restes à sa famille : la Commission s’appuie sur le fait que Franco n’étant pas une victime de la guerre civile, il n’a pas être enterré parmi elles. A l’inverse, l’autre dirigeant polémique du lieu, José Antonio Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole, peut continuer à y reposer, puisqu’il a été exécuté au cours des premiers mois de la guerre. La Commission réclame toutefois que ses restes soient transférés de la basilique à l’ossuaire, avec les autres victimes. Un véritable "jugement de Salomon", selon Carlos Agüero Iglesias, de l’Association pour la Récupération de la Mémoire Historique (ARMH).
  • Mémorial portant les noms de toutes les victimes de la guerre enterrées au Valle de los Caídos.
  • Pas d’exhumation des restes des républicains enterrés au Valle de los Caídos sans le consentement de leurs familles : l’opération est trop compliquée techniquement. "Nous aimerions que d’autres experts réalisent une étude sur le sujet", défend Carlors Agüero Iglesias.



"National-catholicisme"

Problème: la commission rappelle que l’Eglise catholique a la compétence exclusive sur l’église construite dans l’enceinte du monument, élevé au rang de basilique par le pape Jean XXIII en 1960. Le transfert des restes de Francisco Franco dépendra donc en dernière instance de l’autorisation accordée, ou pas, par les autorités ecclésiastiques. Un pied de nez de l'histoire logique, les liens entre l’Eglise catholique et le régime franquiste ayant été étroits. A tel point que pour les associations de victimes, le franquisme n'est rien d'autre qu'un "national-catholicisme".

La question est désormais de savoir si ce rapport tombera aux oubliettes ou permettra une transformation du Valle de Los Caídos. Le Gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero est conscient du fait que l’avenir du mausolée ne dépend plus de lui. Le 20 novembre dernier, 26ème anniversaire de la mort de Franco, les Espagnols ont élu Marinao Rajoy, du parti de droite Partido Popular (PP). Son gouvernement suivra-t-il les recommandations de la commission ?


Rien n’est moins sûr : le PP s’était opposé en son temps à la loi sur la mémoire historique impulsée par José Luis Zapatero en 2007. Elle avait pour but celui de reconnaître réparation aux victimes du franquisme. De même, le parti de Mariano Rajoy a refusé en septembre 2010 de soutenir une motion demandant au gouvernement socialiste de faire du Valle de los Caídos un lieu de mémoire pour toutes les victimes de la guerre civile et de la répression politique. Carlos Agüero Iglesias espère "que le gouvernement Rajoy aura suffisamment de sensibilité pour suivre les conseils de la commission".

Quant à la fille du dictateur, Carmen Franco, elle a fait savoir par son avocat qu'elle "n'est pas disposée à accepter le transfert des restes de son père".

via Gaelle Lucas de Madrid





Source : Konigsberg

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