L’histoire étant d’abord de la géographie, considérons un planisphère de l’année 1939 et marquons-y d’une seule couleur quatre immenses ensembles : la Grande-Bretagne avec son empire qui occupait un cinquième du globe et «sur lequel le soleil ne se couchait pas», la France avec son vaste empire colonial, les États-Unis et leurs vassaux et, enfin, l’impressionnant empire de l’Union des Républiques socialistes soviétiques; puis, d’une autre couleur, marquons la modeste Allemagne en ses frontières d’avant-guerre, la maigre Italie et son petit empire colonial et, enfin, le Japon dont les armées, à l’époque, occupaient une partie du territoire chinois. Laissons de côté les pays qui allaient se ranger, au moins provisoirement, au côté de l’un ou de l’autre de ces deux groupes de belligérants. Le contraste, pour ce qui est des deux groupes, est frappant au point de vue d’abord de la superficie, puis à celui des ressources naturelles, industrielles et commerciales. Certes, à la fin des années trente, l’Allemagne et le Japon commençaient – ainsi que l’après-guerre allait le prouver – à secouer le joug et à se forger une économie et une armée capables d’inquiéter de plus grands et de plus forts qu’eux. Certes, les Allemands et les Japonais allaient déployer une somme d’énergie peu ordinaire et, pendant les premières années de la guerre, se tailler d’éphémères empires. Mais, tout considéré, l’Allemagne, l’Italie et le Japon n’étaient, pour ainsi dire, que des nains comparés à ces quatre géants qu’étaient les empires britannique, français, américain et soviétique.
A qui fera-t-on croire qu’à la fin des années trente les trois nains cherchaient délibérément, comme on l’a prétendu au procès de Nuremberg et au procès de Tokyo, à provoquer une guerre mondiale ? Et qui osera affirmer qu’en 1945, quand le combat s’est achevé, les quatre géants avaient commis moins d’horreurs que les trois nains ? Mieux: qui croira un seul instant que, dans la boucherie généralisée, le premier de ces trois nains (l’Allemagne) s’est rendu coupable de tous les crimes imaginables tandis que le deuxième (le Japon) est venu loin derrière le premier et que le troisième (l’Italie), passé en 1943 dans l’autre camp, n’a commis aucun crime vraiment répréhensible ? Qui acceptera l’idée que les quatre géants n’ont, pour reprendre la terminologie de Nuremberg, commis aucun «crime contre la paix», aucun «crime de guerre » ni aucun «crime contre l’humanité » qui ait mérité, après 1945, d’être jugé par un tribunal international ?
Il est pourtant facile de montrer, preuves à l’appui, que les vainqueurs ont, en six années de guerre et en quelques années de l’après-guerre, accumulé plus d’horreurs que les vaincus en fait de massacres de prisonniers de guerre, de massacres de populations civiles, de déportations gigantesques, de pillages systématiques et d’exécutions sommaires ou judiciaires. Katyn, le Goulag, Dresde, Hiroshima, Nagasaki, la déportation de douze à quinze millions d’Allemands (de Prusse orientale, de Poméranie, de Silésie, de Pologne, de Tchécoslovaquie, de Hongrie, de Roumanie, de Yougoslavie) dans d’horribles conditions, la livraison de millions d’Européens au Moloch soviétique, la plus sanglante «Épuration» qui ait balayé tout un continent, était-ce vraiment si peu que pas un tribunal n’ait eu à en juger ? En ce siècle, pas un corps de bataille n’aura tué autant d’enfants que l’US Air Force en Europe, au Japon, en Corée, au Vietnam, en Irak, en Amérique Centrale et, pourtant, aucune juridiction internationale ne lui a demandé compte de ces tueries, que ses «boys » sont toujours prêts à déclencher encore une fois en n’importe quel point du globe, car tel est leur « job».
Robert Faurisson - Ecrits Révisionnistes
Source : Genève Non Conforme
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