L’une des grosses surprises des élections législatives anticipées grecques, qui ont eu lieu ce dimanche (6 mai 2012), est le score des nationalistes radicaux de Chryssi Avghi (l’Aube dorée). Le parti a obtenu 21 députés sur 300 au parlement grec, avec 7% des voix, selon le décompte du ministère de l’Intérieur.
Lors des dernières élections législatives (2009), le mouvement avait obtenu 0,3 % des voix ; pour la première fois, cette organisation – de taille modeste jusqu’ici – fait son entrée au parlement : un séisme politique qui fait la une de tous les journaux helléniques.
“Nous arrivons” a proclamé son chef, Nikos Mihaloliakos. « Les Grecs ont toujours été nationalistes, et maintenant ils ont la chance d’exprimer leurs positions ». “Personne n’a peur de moi s’il est un bon citoyen grec” a-t il poursuivi, promettant de lutter contre les “usuriers mondiaux” et “l’esclavage” imposé au pays par l’UE et le FMI.
L’Aube dorée a fait une campagne sans concession et fructueuse sur les thèmes anticapitaliste et anti-immigrationniste, organisant des patrouilles pour sécuriser Athènes.
Il est à noter que le « gros parti » patriote, le LAOS (un peu l’équivalent du FN là-bas) s’effondre à 2,9 % des voix, largement devancé par ce qu’il considérait lui-même comme un groupuscule extrémiste. Il est éliminé du parlement.
Le LAOS paye, entre autres, le prix de sa participation à un gouvernement de coalition il y a quelques mois, qui avait suscité à l’époque un enthousiasme un peu naïf dans certaines franges de la droite nationale française.
Les 2 principaux partis du Système, larbins de l’UE et du FMI, s’effondrent aussi.
PS : Une délégation de l’Aube dorée sera en France ces jours-ci et rencontrera les responsables du Renouveau français.
PS II : le symbole de l’Aube dorée n’est pas une allusion au svastika comme le répètent à l’envi les merdias. Il s’agit du principal motif décoratif hellénique, depuis des millénaires. Vous pouvez vérifier en France dans la plupart des restaurants grecs…
« C'est un séisme politique qui frappe les partis gouvernementaux », a déclaré Mega Panos Panagiotopoulos, un ténor de la Nouvelle Démocratie sur la chaîne. Dimanche les 9,8 millions d'électeurs grecs ont voté pour renouveler 300 sièges du Parlement pour quatre ans. Des élections tendues en pleine période de crise. Le pays a été fortement touché par la crise de la dette. Cures d'austérité, rigueur... la débâcle financière a provoqué une profonde colère de la population qui rejette les plans imposés par le Front monétaire international (FMI) et l'Union européenne.
"Les classes dirigeantes européennes verront certainement trop tard le tsunami de la colère populaire qui les emportera.
Avec l'élection en France de F Hollande le pays s'engage sur une voie sans issue,La France était au bord du gouffre, depuis hier soir elle vient d'y sombrer."
Jérome Mitrovic
L'Aube dorée (en grec moderne, Χρυσή Αυγή, Chryssi Avyi) est un parti politique grec , membre du Front national européen. Il est dirigé par Nikólaos Michaloliákos, et fait son entrée au Parlement hellénique lors des législatives de 2012.
Il édite un journal et une revue qui portent le même nom.
Son discours s'articule notamment autour de thèmes irrédentistes (Épire du Nord, Chypre, conflit de la mer Égée), xénophobes, souverainistes, racistes, natalistes, avec entre autres pour slogan «la Grèce aux Grecs».
Dans son programme, l'Aube dorée veut rejeter les plans de sauvetage économique de la Grèce, effacer la dette du pays et expulser les immigrés. Le parti propose d'ailleurs de miner la frontière avec la Turquie pour empêcher l'arrivée de ceux-ci.
Les différentes publications du parti, ses membres et les structures affiliées, font fréquemment usage d'une symbolique plus ou moins ouvertement néonazie (saluts fascistes, croix gammées stylisées). Les publications sur papier et les sites en ligne comportent de nombreux articles et photographies concernant des organisations ou des personnalités liées au Troisième Reich, comme la SS ou Magda Goebbels7 par exemple. Nikólaos Michaloliákos, fondateur du parti, s'est fait remarquer en faisant un salut nazi au conseil municipal d'Athènes, où il a été élu en novembre 2010.
Entrée au Parlement grec :
La crise de la dette publique grecque débute fin 2009. Le gouvernement Papandréou révèle les véritables comptes de l'État. Sous la pression des règles européennes, le gouvernement enchaîne les plans d'austérité et doit s'adresser au FMI, qui n'intervient qu'en échange de privatisations nombreuses.
La scène politique grecque est complètement chamboulée : les deux grands partis, PASOK et ND, autrefois recueillant plus des trois-quarts des voix, en perdent plus de la moitié, à peine plus d'un-tiers à eux deux (une prime à la pluralité permettant une coalition).
Surtout, en novembre 2011, le gouvernement Papadímos prend ses fonctions, soutenu par le parti d'extrême droite classique LAOS et comprenant même des ministres. Pour Flora Genoux du Monde, c'est ce qui va changer la donne à l'extrême droite : Aube dorée, plus extrême encore, peut alors s'opposer au gouvernement.
Les nationalistes, crédités de 1,5 voix sur 100 en avril 20119, passe à 2,5 fin janvier 201210, et dépasse le seuil de représentativité (3 %) durant la campagne, montant même à 6,5 %.
À la fin du scrutin, Aube dorée devient le sixième parti en termes de voix : derrière ND, la gauche anti-austérité (SYRIZA), le PASOK, les Grecs indépendants (AN.EL.) et le KKE, mais devant Gauche démocrate. Selon les dernières projections, cela équivaut à 21 députés sur les 300 que compte la Boulè.
Méthodes sur le terrain :
D'après des témoignages recueillis par Le Monde, Aube dorée est très actif sur le terrain près de son électorat cible :
agressions contre les immigrés, armés de barres de fer, avec autorisation implicite de la police ;
formation d'escadrons pour attaquer des militants de gauche ;
perturbation des bureaux de vote lors des élections de 2012 ;
rondes dans les quartiers à forte criminalité ressentie ;
accompagnement des personnes âgées.
Sur son site Internet, on peut lire les grandes lignes de son programme : nationalisation des banques ayant reçu une aide de l'Etat, réexamen de la dette, arrestation immédiate et expulsion de tous les immigrés illégaux, surveillance spéciale des frontières grecques avec les forces spéciales de l'armée et mise en place de mines antipersonnel.
Il se distingue en cela d'un autre parti d'extrême droite historique, LAOS, parti électoral classique qui a participé au gouvernement de coalition, décevant ses partisans et nourrissant les transfuges de voix vers Aube dorée.
Au cœur de l'identité de Aube Dorée : la rhétorique anti-immigration. "La Grèce aux Grecs", annonce une de leurs affiches.
"Armés de barres de fer, les militants d'Aube dorée imposent leur loi dans certains quartiers d'Athènes où il y a une forte concentration d'immigrés, (...)"
Lors d'une campagne marquée par l'absence sur le terrain des deux grands partis, Aube dorée a su s'imposer auprès des habitants. "C'est une stratégie d'encadrement assez classique des populations ", estime Georges Prevelakis. "Dans les quartiers où il y a de nombreux immigrés et une perception de criminalité, ils proposent leurs services aux personnes âgées, les accompagnant à la banque par exemple", poursuit le spécialiste. "Dans les quartiers populaires d'Athènes, Aube dorée s'est doucement construit l'image d'un groupe chaleureux, sur lequel on peut compter parmi les Grecs durement touchés par la crise que le gouvernement n'a pas aidé", analyse Athens News.
Un parti qui ne s’embarrasse pas d’une stratégie de dédiabolisation:
En Grèce, la mémoire des événements de la Seconde Guerre mondiale est toujours vivante, et la forte résistance que les allemands ont dû essuyer pendant leur «séjour» dans le pays reste une fierté nationale. Et donc un obstacle électoral.
Mais le passé récent de l’Aube Dorée laisse des traces.
le salut national-socialiste que le leader du parti a fait devant les caméras pendant une réunion du conseil municipal de la ville d’Athènes en 2009, habitude que ses militants ont appris aussi à pratiquer devant lui.
Sans oublier les attaques au couteau sur des immigrés dans la rue ou les altercations violentes avec des groupes d’extrême gauche. Le numéro deux du parti se trouve d’ailleurs emprisonné pour coups et blessures et tentative de meurtre contre un étudiant, militant d’un parti de la gauche radicale.
les sondages prévoyaient fort justement une entrée au parlement. L’étonnement, même du côté des sondeurs, est grand, car Aube dorée a toujours été considéré comme un groupuscule d’une centaine de personnes et de quelques centaines de sympathisants. Et ses scores électoraux se mesuraient en milliers de voix dans tout le pays (0,29% en 2009).
C’est la crise qui a tout en changé. En 2009, la Grèce n’a plus accès aux marchés pour emprunter. La violence de la récession et la cure d’austérité imposée sont telles —taux de chômage officiel des jeunes de 50%, baisse moyenne des salaires de 22%, un million de chômeurs enregistrés sur une population de onze millions— que la quasi-totalité des Grecs désigne les politiques comme fautifs de la crise qui ronge le pays.
Scandales et corruption ont gangrené l’actualité politique pendant les années précédentes. Les hommes politiques des deux partis ayant gouverné le pays les 30 dernières années (les socialistes du Pasok et le parti de centre-droit Néa Dimokratia) deviennent persona non grata, à tort ou à raison, qu’ils aient été mêlés à des scandales ou pas.
Le chef historique et fondateur de l’Aube Dorée, Nikos Michaloliakos, qui fait preuve d’un flair politique assez développé, est un des premiers à comprendre le climat qui s’installe au sein de la population grecque et décide de se présenter aux élections municipales de 2010 à Athènes. Il réalise un score record avec 5% des voix (et près de 20% dans les quartiers délabrés et défavorisés du centre de la ville) et siège depuis au conseil municipal.
Afflux incontrôlé d'immigrés
À part la crise économique, qui a fait émerger tous les problèmes structurels de l’économie et produit des centaines de milliers de précaires, le pays se trouve face à un autre problème depuis quelques années: l’afflux incontrôlé d’immigrés, notamment en provenance d'Asie, qui doivent passer par la Grèce pour aller en Europe.
L’écrasante majorité de ces immigrés n’a pas comme destination la Grèce, mais les réglementations européennes et les traités obligent le pays d’entrée à bloquer le flux vers les autres pays européens… D'autre par, les gouvernements grecs de ces dernières années n’ont suivi aucune politique globale sur le sujet, ni sur la protection des frontières extérieures, ni sur la manière de gérer ce flux migratoire énorme par rapport à la population locale.
Des centaines de milliers de pauvres immigrés sont donc «coincés» à Athènes, sans travail, sans papiers et dans un contexte de crise qui aggrave de manière dramatique leur situation. L’insécurité et la précarité explosent, certains quartiers populaires du centre de la capitale deviennent des ghettos où la prostitution, le trafic de drogue et la délinquance règnent. Les habitants grecs de ces quartiers populaires abandonnés par l’État s’en vont, pour la plupart, mais certains restent, n’ayant pas les moyens de déménager ailleurs.
Actions commando dans les quartiers
C’est là que Michaloliakos saute sur l’occasion et touche le jackpot. L’Aube dorée commence à s’attaquer au problème de l’immigration en utilisant la rhétorique de tous les partis d’extrême droite européens: «La Grèce aux Grecs», «Dehors les étrangers».... Les militants sont quotidiennement sur le terrain, mènent des actions commando envers les passants «bronzés», comme ils les appellent, et organisent des manifestations dans les quartiers les plus défavorisés. Les électeurs de ces quartiers se sentent complètement abandonnés par «les politiciens», comme ils le disent souvent aux caméras des chaînes de télévision: grâce à eux, l’Aube dorée n’est plus un groupuscule, mais devient partie intégrante de l’échiquier politique grec.
La confusion de l’électorat, qui pousse une partie de celui-ci à voter pour un parti d’extrême droite nationaliste, ne peut être expliquée que par la crise économique et la peur cultivée par les partis d’extrême droite (à part l’Aube Dorée, le LAOS, qui siège déjà au Parlement, est crédité de 3 à 4% dans les sondages). Les médias grecs et les partis politiques, de droite comme de gauche, y ont joué un rôle.
Pour repousser leurs responsabilités sur le déclenchement de la crise, ils ont utilisé une rhétorique et des méthodes de communication souvent démagogiques, voire même populistes. Pendant que les leaders des deux grands partis jouaient la carte pro-européenne des réformes et des accords avec les partenaires de l'Union, certains des élus et cadres de leur partis jouaient la carte du double langage en glissant des phrases telles que «Les Allemands veulent nous voler nos terres», «C’est eux qui nous doivent de l’argent depuis la Seconde Guerre mondiale, pas nous», «N’oublions pas ce qui s’est passé en 1940-45»...
La plupart des médias ont très volontairement suivi et joué le jeu de la démagogie, du populisme et de l’antigermanisme. Eux et les partis politiques n’ont pas vu venir le revers de la médaille : au moment du vote, l’électeur, qu’il soit idéologiquement d’extrême droite, jeune chômeur désespéré ou vieille retraitée du centre d’Athènes qui s’est fait voler trois fois son sac à main dans la rue, va préférer voter pour l'original que pour la mauvaise copie du populiste-extrémiste.
Les élections législatives du 6 Mai 2012
La campagne a été dominée par la contestation de la politique d'austérité menée sous l'impulsion des bailleurs de fonds du pays.
Environ 9,8 millions d'électeurs grecs ont voté dimanche pour renouveler le Parlement dans un scrutin dominé par l'implosion du vieux système politique et du bipartisme, au risque de remettre en cause les efforts de redressement du pays au sein de la zone euro.
Chryssi Avghi (Aube dorée) qui fait son entrée au Parlement pour la première fois de l'histoire moderne du pays, après avoir obtenu entre 6 et 8% des voix selon le sondage sortie des urnes.
« Aube Dorée » longtemps semi-clandestin et réputé pour ses agressions contre les migrants, dénonce le mémorandum d'accord signé par la Grèce avec ses créanciers, et refuse le remboursement de la dette publique. Son entrée au parlement constitue un choc dans un pays qui a subi durement le joug de l'occupation allemande et une dictature militaire de 1967 à 1974.
leur journal se félicitait, le 25 avril, du bon score de Marine Le Pen en France sous le titre «Triomphe de Le Pen et du Front national aux élections, ils en ont peur en Grèce aussi».
Le discours de Nikolaos Michaloliakos , extraits – 6 Mai 2012
"Le jour de la révolution nationale des Grecs a commencé contre ceux qui nous vendu et ont pillé le bien du peuple grec."
"Nous allons nous battre pour notre pays. Nous ne reculerons pas devant les sacrifices. (...) Quiconque n'est pas avec nous est contre nous. (...) Nous ne reviendrons pas en arrière. Ce 6 mai est un grand jour. Personne ne peut arrêter les centaines de milliers "chrysafgites"".
"Personne ne devrait avoir peur de moi s'il est un un bon citoyen grec. Mais si ce sont des traîtres alors je ne sais pas. Ceux qui trahissent notre pays, il est temps qu'ils commencent à avoir peur. Nous arrivons.»
"Ces 7% seront 17%, qui seront 27%, et nous dirigerons alors le pays. (...) Nous ne sommes pas un troupeau, nous sommes une armée. Et l'Aube dorée ne s'arrêtera pas tant que le pays ne sera pas libérer des voleurs et des escrocs".
"Ils [les politiciens du système] nous ont calomniés, ils nous ont traîné dans la boue, et nous ont exclu de tous les médias - des chaînes de télévision de l'élite corrompue - et nous les avons battus".
"Nous allons nous battre pour libérer la Grèce des requins de la dette globale, pour une Grèce digne et indépendante, et pour une Grèce qui ne soit pas une jungle sociale avec ces millions d'immigrants illégaux qui ont été amenés ici".
"La Grèce appartient aux Grecs."
Les conséquences : L'avenir de l'Euro menacé
L'aide financière internationale de 130 milliards d'euros accordée à la Grèce ne pouvait se faire qu'à condition qu'un plan de redressement économique soit respecté. Or, la poussée de petits partis pourrait amener le pays à renégocier les conditions du plan d'austérité voire à sortir de l'euro. Cette politique dictée par l'Union européenne et le FMI n'est pas suffisante pour le pays qui malgré l'aide financière, la Gèrce n'a même pas de quoi verser les salaires et les retraites.
« Si la Grèce élit une majorité qui ne respecte pas ses engagements internationaux, elle devra en supporter les conséquences », déclarait vendredi le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble. Le choix des électeurs bouleverse ainsi l'avenir de la Grèce mais aussi celui de la zone euro. Un scrutin qui aura été marqué par une contestation contre la rigueur.
Les gauchos désemparés :
Dépourvue de traditions et de pratiques antifascistes, la gauche grecque, pratiquement toutes tendances confondues, assiste impuissante et désemparée à la montée en puissance de Aube Dorée.
il a suffit que les formations de la gauche plus ou moins radicale (KKE, Syriza, Antarsya, Gauche Démocratique…) se montrent incapables d’exploiter le fait qu’elles monopolisaient de fait l’opposition au gouvernement dit d’Union nationale du banquier Loucas Papadimos, pour que des pans entiers de la société grecque leur tournent le dos en quelques semaines, et s’orientent vers des formations se situant aux antipodes de la gauche radicale, à l’extrême droite.
Non seulement ces partis et coalitions à la gauche du Pasok voient se réduire plus que drastiquement ces 50% à 54% d'opinions favorables qu’elles recueillaient ensemble cet hiver, mais cette réduction se fait en partie au profit d’une extrême droite violente, raciste et pogromiste, qui veut en découdre avec tout ce qui est rouge ou même rose. Et tout ça en quelques semaines, pratiquement d’un jour à l’autre!...
Leçon à retenir : << Tout Pessimisme en politique est sottise absolue >> Charles Maurras – Tout peut basculer d’un jour à l’autre
la gauche grecque se découvre maintenant totalement démunie de moyens de compréhension de ce qui est en train d’arriver à la base de la société grecque. C’est ainsi qu’elle prend, depuis quelques mois, des vessies pour des lanternes en identifiant comme étant nécessairement de « gauche » les manifestations de la colère petite bourgeoise, dont la couleur politique n’est absolument pas donnée d’avance puisqu’elle est –par excellence– le plus critique des enjeux de l’affrontement entre le capital et le monde du travail.
Confondant par exemple toute critique virulente (ou même violente) du parlementarisme bourgeois avec une opposition radicale de gauche au régime bourgeois, la gauche grecque a abdiqué d’avance de son devoir historique de se battre jour après jour pour gagner à son projet politique ces couches petites bourgeoises, qui aiment promettre la potence aux 300 « traîtres » du Parlement grec. Et c’est ainsi qu’elle n’a ni reconnu ni vu venir des concurrents politiquement diamétralement opposés à elle qui, eux, se battent très consciemment et méthodiquement pour gagner à leur cause cette petite bourgeoisie aux abois…
Habituée comme elle est à appeler « fascistes » ceux qui n’étaient que des simples serviteurs subalternes des régimes forts, la gauche grecque semble maintenant totalement impréparée et sans défense devant un mouvement politique nationaliste qui prétend avoir les mêmes ennemis qu’elle (les plans d’austérité, les gouvernements des partis néolibéraux, la Troïka, les bureaucrates de Bruxelles…) et qui en plus leur attribue souvent les mêmes noms (ploutocratie, impérialisme, capitalisme cosmopolite, traîtres à la patrie…). Le résultat de cette « impréparation » est déjà tragique. Cette gauche grecque semble incapable non seulement de contrecarrer mais même d’expliquer la montée en flèche de l’Aube dorée (en trois, quatre mois, elle est passée de 1% à 6,5% des préférences des Grecs) et tout laisse, malheureusement, présager son développement encore plus foudroyant dans les mois à venir.
Même s’il est provisoire, le bilan de la stratégie de « Aube Dorée » crève les yeux : ça marche ! Ils attirent du monde et ils ont le vent en poupe…
on assiste déjà en Grèce à une accélération exceptionnelle du cours de l’histoire et les renversements de situations se font désormais en l’espace de quelques semaines. Ceux qui ne comprennent pas cette caractéristique fondamentale des périodes « anormales » de l’histoire, comme celle qu’on traverse actuellement en Grèce, sont condamnées non seulement à ne pas comprendre ce qui se passe aux tréfonds de la société mais aussi à être pris en permanence au dépourvu par les événements sociaux et politiques « imprévus ». En somme, à être défaits avant même de livrer bataille…
Nino
Source : France Éternelle
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire