L’attaque a eu lieu à l’intérieur de la base opérationnelle avancée (FOB) de Gwam, au sud de Tagab. Les militaires français participaient à une séance d’entraînement physique - en clair, ils courraient dans le camp - quand un soldat afghan a ouvert le feu contre eux à l’arme automatique. 4 militaires ont été tués (trois du 93ème régiment d’artillerie de montagne de Varces et un du 2ème régiment étranger de génie de Saint-Christol). Quinze autres ont été blessés, dont huit grièvement.
Tous ces soldats appartiennent à une OMLT, c’est à dire une équipe de "mentorat" chargé d’aider l’armée afghane - le kandak 34 en cl’occurence. Par nature, ces militaires sont donc en contact avec les soldats afghans...
Le 29 décembre, deux légionnaires avaient déjà été tués par un soldat afghan, au cours d’une opération, mais par ce qui semble être des tirs dans le dos. Cette nouvelle attaque porte à 82 le nombre de militaires français morts en Afghanistan.
Cette attaque va relancer le débat sur le retrait d’Afghanistan. Lors de ses voeux aux armées, le 4 janvier, le chef de l’Etat avait indiqué qu’il en "préciserait" le calendrier à l’occasion de la visite à Paris, vendredi 27 janvier, du président Karzaï. Nous évoquions alors l’idée, qui s’est précisée depuis lors, d’une nouveau calendrier, c’est-à-dire d’une accélération.
Lors des voeux au corps diplomatique, Nicolas Sarkozy a d’ailleurs évoqué le possibilité d’"un retour anticipé" si la sécurité des soldats français n’est pas assuré par le gouvernement Karzaï. En attendant, "les actions de formation et d’aide au combat sont suspendues". Cela concerne essentiellement les OMLT.
Le ministre de la défense et le chef d’état-major des armées s’envolent aujourd’hui pour l’Afghanistan. Des mesures pourraient être annoncées (ou simplement prises sans trop de publicité...) à leur retour.
La pression est forte pour partir plus vite. Outre la campagne électorale, qui est un argument non négligeable, les chefs militaires ont de plus en plus de mal de se convaincre, et surtout d’en convaincre leurs troupes, de rester encore deux pleines années dans ce pays. Après les morts de cet été, la posture française a changé : il s’agit de prendre moins de risques en étant en appui de l’ANA. Problème : le danger vient aujourd’hui des rangs même de l’ANA...
Après l’embuscade d’Uzbin, en 2008, j’ai écrit un livre "Mourir pour l’Afghanistan" (Jacob-Duvernet) qui se terminait par ses mots. "Il faut quitter l’Afghanistan. Et vite". Cela reste plus vrai que jamais.
Source : Secret Défense - Marianne2
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